• 14.— A 9 heures le groupe quitte la région de Salonique et prend la route de Monastir qui traverse une région plate, marécageuse. La route coupe la voie ferrée Salonique-Dédéagats ; on trouve ensuite le village de Doudoular. A 1h30 de Salonique la route franchit sur un pont de bois le Galiko qui se jette dans le golfe de Salonique, puis à travers une vaste plaine inculte que sillone le chemin de fer d'Uskub on arrive au village de Topsin. Ce village est formé de maisons basses construites en boue durcie, une sorte clocher blanchi à la chaux en fait davantage ressortir la saleté. Le groupe s'installe au cantonnement dans les dépendances d'une grande ferme située à proximité de la station de chemin de fer.


    votre commentaire
  • 15.— Nous quittons Topsin à 9 heures, il fait très froid ; un vent aigre souffle du nord, le sol est gelé. A 4 kilomètres environ de notre point de départ nous traversons le Vardar sur un grand pont de bois dont les abords sont organisés. Le cours d'eau est rapide et paraît profond. La route s'engage alors sur une sorte de chaussée à travers un terrain très marécageux, on rencontre le village de Jajladzik. La route se dirige ensuite vers Pella en passant au milieu de ruines et de tumulus épars ; au bord de la route il nous est donné de voir une source monumentale importante, c'est la fontaine d'Alexandre. De nouveau une région marécageuse et l'on arrive à Yénidzé-Vardar, ville de 10000 habitants, la principale de la plaine de Salonique et située au centre d'une vaste région marécageuse, refuge d'une quantité considérable de gibier d'eau. La population est composée en majeure partie de turcs et de bulgares qui s'adonnent à la culture du tabac, de la vigne, du pavot et à l'élevage de vers à soie. Il y a plusieurs mosquées et deux églises. Il semble que ce soit un centre de commerce important.

    La ville a souffert de la guerre gréco-turque de 1912, à en juger par le nomrbe de maisons et de mosquées qui sont en ruines dans certains quartiers. Nous sommes cantonnés dans une caserne d'artillerie grecque, située aux abords de la ville sur une petite hauteur.


    votre commentaire
  • 16.— Départ à 9 heures, il fait encore plus froid qu'hier. A la sortie de la ville la route emprunte une plaine assez bien cultivée puis avant d'arriver à hauteur de Kadikoj le terrain redevient très marécageux, la route est en très mauvais état surtout aux abords du Genich Déré, affluent de la Moglenitra. Enfin on aperçoit à gauche le village de Vertekop. Nous ne cantonnons pas dans ce village un peu éloigné de l'axe de marche et nous nous installons dans la belle nature à environ 800 mètres à l'ouest du passage à niveau de la voie ferrée de Monastir au pied de hauteurs qui nous abritent du vent, et sur les flancs desquelles est accrochée la voie ferrée de Monastir. Un certain nombre d'hôpitaux de campagne anglais et une escadrille sont à proximité de notre bivouac.


    votre commentaire
  • 17.— Jour de repos ; il a gelé très fort la nuit, mais dès le matin un chaud soleil se montre, il est même trop chaud l'après-midi, tant il est vrai que l'on n'est jamais content !


    votre commentaire
  • 18.— A 8h30 départ pour Vladovo. La route est très dure dès que l'on arrive au bas de la hauteur sur laquelle s'élève Vodena. Il faut doubler les attelages, on monte en effet de 155 mètres en deux kilomètres. Vodena est une ville de 10 à 14 000 habitants turcs, grecs, bulgares, valagues. Elle occupe une position stratégique importante à l'entrée de la passe de Vladovo. A l'entrée de la ville, sur un mamelon, un groupe de casernes sont occupées par des serbes. Très pittoresquement située sur un contrefort de la montagne Chakiska, elle est sur un plateau uni à l'extrémité d'une ligne de falaises calcaires dont les ravins abrupts sont parcourus par des ruisseaux qui tombent en cascades utilisées pour le fonctionnement de moulins et de tissages. Les falaises sont couvertes d'une végétation abondante. Le pays est mieux cultivé, il y a de nombreux champs plantés de mûriers et de vignes.

    Après Vodena la route surplombe l'étroite vallée au fond de laquelle la Nisia Voda roule son flot tumultueux ; elle monte sans arrêt jusqu'à Vladovo, c'est la Haute Macédoine qui va commencer. Nous bivouaquons à environ 2 kilomètres du village sur le bord de la route et d'un vaste étang sur lequel évoluent des nuées de canards sauvages.


    2 commentaires