• 23.— Départ de Marseille à 8h55. Itinéraire : Toulon, Cannes (la Bocca), Nice. Le temps est merveilleux, nos yeux s'imprègnent de toutes les beautés de cette partie de notre France que nous allons quitter. La frontière est franchie, vers 20 heures le train entre en gare de Vintimille. Là, changement de train, nous montons dans un train italien qui part trois heures après notre arrivée.


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  • 24.— A 6h30 arrivée à Gênes ; il fait très froid. Distribution de café puis par la Sprezzia, Pise, nous arrivons à Livourne à 15 heures pour y passer la nuit. Les hommes débarquent et sont conduits dans une caserne de la ville ; les officiers sont logés à l'hôtel Japone*. Sur le passage de notre train se fusent partout des ovations "E viva la Francia". Le pays est bizarre, on ne peut pas dire qu'il soit laid mais il n'est pas beau non plus. Pour comble de guigne nous sommes arrivés à Livourne par la neige, aussi je n'ai pu visiter la ville en détail, je le regrette car elle semble assez plaisante.

     

    *nom difficile à déchiffrer


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  • 25.— Départ de Livourne à 6h20. Il fait très froid. Les premières heures du voyage sont assez dures, nous traversons une région montagneuse où a sévi une tempête furieuse à en juger par le nombre de poteaux télégraphiques renversés le long de la voie par le poids des blocs de glace reliant les fils.

    Par Grossetto, Civita-Vechia, nous arrivons à Rome à 21 heures. Cela est fort ennuyeux car c'eut été merveilleux de voir cette ville en plein jour, d'autant plus que nous avions environ trois heures d'arrêt. La population de Rome qui s'était rendue à la gare pour saluer son roi repartant pour le front, resta pour nous et c'est par d'aimables paroles, des cris et des vivats chaleureux qu'elle manifesta son amour pour la France. La musique du 40e RI qui voyageait avec nous joua l'hymne italien et la Marseillaise, ce fut du délire. L'heure du départ arriva sans qu'on s'en aperçut.


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  • 26. Je me réveille à Caserte, il fait beau. J'absorbe dans le "Ristoranto" de la gare un café immonde, encore a-t-il fallu que je lave ma tasse. Ô ces restaurants italiens, quelle horreur. Nous ne restons pas très longtemps dans ce pays où nous aurions pu admirer un splendide palais royal et par Benevent, Toggia, Barri nous nous dirigeons vers Tarente.


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  • 27. — A la gare même de Massaffra à 10 kilomètres avant Tarente, vers 7 heures, se produit un tamponnement. Il y a des morts et des blessés. Dès qu'elle eut connaissance de l'accident la population de Massaffra accourut sur les lieux. Lers femmes poussaient des cris aigus. Plus tard alors que les secours étaient portés, les sociétés et la municipalité, bannnnières et drapeaux voilés de crêpe, vinrent manifester leurs bons sentiments en prononçant des discours ni français ni italiens, discours chauds et enthousiastes à l'adresse des "vainqueurs de la Somme, des héros de Verdun" dont quelques uns vont dormir leur dernier sommeil en terre italienne.

    La voie étant entièrement dégagée et un train de secours étant venu, à 18 heures nous repartons pour Tarente, d'où nous sommes dirigés sur le camp de Buffaluto où ,ous arrivons à 17 heures. Le camp en voie d'organisation domine la mer. On aperçoit au clair de lune un certain nombre de bateaux parmi lesquels sans doute celui qui nous emportera plus loin. La rade paraît merveilleuse.


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